La profession de détective privé

Comment un détective privé démasque les arrêts maladie abusifs

Introduction : un sujet sensible mais essentiel

Les arrêts maladie abusifs sont un sujet délicat pour les entreprises. La majorité des salariés respectent naturellement leur arrêt et les recommandations médicales ; mais certains comportements, marginaux mais réels, peuvent fragiliser l’organisation, perturber un service et créer un sentiment d’injustice au sein d’une équipe. Pour un employeur, la difficulté n’est jamais d’agir, mais d’agir justement, sans se laisser entraîner dans des suspicions générales ou dans des démarches disproportionnées.

Dans ce contexte, la question n’est pas de surveiller pour surveiller, mais de vérifier lorsqu’un doute sérieux apparaît, dans un cadre strict et respectueux. Toute investigation doit répondre à un principe fondamental : la proportionnalité. Cela signifie que les vérifications menées doivent être adaptées, limitées dans le temps, ciblées sur un doute précis, et ne jamais porter atteinte à la vie privée du salarié. Une surveillance bien conduite n’a pas vocation à scruter l’intime, mais à vérifier des faits extérieurs, visibles, pertinents et compatibles avec les exigences de la loi.

Le juge, lui, reste souverain. C’est lui qui appréciera in fine la nature de la preuve, la manière dont elle a été obtenue, et son adéquation avec la situation. Ce rappel est essentiel : une enquête n’a de valeur que si elle est mesurée, légale et loyale. C’est en gardant cette ligne que le détective privé intervient ; non pour accuser, mais pour documenter la réalité, avec neutralité et précision.

Dans les lignes qui suivent, nous entrerons dans le cœur du sujet : ce qu’est réellement un arrêt maladie abusif, les démarches légales possibles, et la place que peut occuper une enquête privée dans ce type de dossier sensible.

Qu’est-ce qu’un arrêt maladie abusif ? (Définition juridique et prud’homale)

L’expression “arrêt maladie abusif” est utilisée au quotidien, mais elle ne correspond pas à une définition juridique simple. Le droit français, en réalité, parle plutôt de fraude, de manquement ou d’usage détourné de l’arrêt prescrit par un médecin. C’est dans la jurisprudence — c’est-à-dire les décisions rendues par les juges — que l’on trouve les contours les plus précis.

La distinction essentielle : arrêt légitime vs arrêt détourné

Un arrêt maladie est par nature protecteur : il vise la santé du salarié et le temps nécessaire à la guérison. Il devient abusif uniquement lorsque le salarié adopte un comportement manifestement incompatible avec l’état de santé déclaré ou avec les obligations liées à son arrêt.

On peut distinguer trois situations :

1. La fraude caractérisée

  • Le salarié simule une incapacité de travail.
  • Il exerce une activité professionnelle parallèle.
  • Il détourne volontairement l’arrêt pour un avantage.

2. L’usage inadapté ou contraire aux restrictions médicales

  • L’arrêt est réel, mais le salarié adopte des comportements non compatibles avec la pathologie ou les horaires autorisés.
  • Exemple : déménagement, travaux physiques, déplacement longue distance alors que l’arrêt impose du repos strict.

3. La méconnaissance des règles

  • Le salarié ignore les obligations (présence aux heures de sortie autorisées, information injustifiée d’un déplacement, etc.).
  • Ce n’est pas toujours une fraude, mais peut justifier un contrôle ou un rappel des obligations.

Ce que dit la loi

Le Code de la Sécurité Sociale et le Code du travail encadrent plusieurs points :

  • Le salarié doit respecter les restrictions médicales et horaires de sortie.
  • La CPAM peut diligenter un contrôle médical.
  • L’employeur peut mandater un médecin contrôleur.
  • En cas de fraude avérée, l’employeur peut engager :
  • Une sanction disciplinaire,
  • Un licenciement,
  • Des demandes de remboursement d’indemnités (dans certains cas).

Mais le texte seul ne définit pas “l’abus” : c’est le comportement concret du salarié qui, évalué par un juge, qualifiera ou non la fraude.

Le rôle essentiel de la jurisprudence

Les juges prud’homaux et la Cour de cassation rappellent régulièrement plusieurs grands principes :

  • Le juge est souverain dans son appréciation : Il évalue la situation au cas par cas, selon les faits observés et leur cohérence.
  • Le salarié peut avoir des activités “normales” tant qu’elles restent compatibles avec son état de santé. Un arrêt ne signifie pas immobilisation totale.
  • Une preuve doit être loyale et proportionnée.

Un employeur ne peut pas surveiller un salarié de manière intrusive.

C’est précisément pour cela que l’intervention d’un enquêteur privé professionnel est admise :

  • Surveillance limitée dans le temps
  • Observation depuis la voie publique
  • Aucune intrusion dans la vie privée au sens du domicile ou de lieux protégés
  • Vérifications proportionnées à l’objectif
  • Une simple rumeur interne ou un doute vague ne suffit pas à justifier une sanction.

Le juge exige des éléments objectifs.

Le cœur du problème : la compatibilité entre l’activité et l’arrêt

Un arrêt maladie devient problématique lorsque :

  • L’activité observée contredit directement les restrictions médicales,
  • Le salarié travaille pour quelqu’un d’autre, un autre employeur,
  • Le salarié se livre à des travaux physiques lourds alors que l’arrêt motive un repos strict,
  • Le salarié organise des déplacements importants sans autorisation médicale.

Ici, le juge cherche une seule chose : la cohérence entre le comportement du salarié et l’arrêt prescrit.

Pourquoi cette distinction est fondamentale ?

Parce qu’elle protège :

  • Le salarié, contre les accusations abusives ;
  • L’employeur, contre les fraudes qui fragilisent l’organisation ;
  • La justice, en exigeant que chaque élément soit rapporté légalement et proportionnellement.

Et c’est là que l’expertise d’un détective, agissant dans le respect strict de la vie privée et d’une surveillance mesurée, trouve toute sa place : apporter des éléments factuels sans jamais franchir les limites.

Les signes qui peuvent alerter un employeur (sans conclure à la fraude)

Il existe des situations qui peuvent éveiller l’attention d’un employeur, sans pour autant constituer une preuve ou une présomption de fraude. Il est essentiel de rappeler que l’arrêt maladie est un droit, et que la grande majorité des salariés l’utilisent de manière légitime.

Les signaux qui suivent ne doivent donc jamais mener à une conclusion hâtive : ils servent uniquement à décider, ou non, s’il est pertinent d’effectuer des vérifications proportionnées et légales.

Des arrêts fréquents à des périodes sensibles pour l’entreprise

Certains arrêts maladie tombent régulièrement :

  • avant des inventaires,
  • avant des périodes de forte charge,
  • à l’approche d’une sanction,
  • ou juste après un refus de télétravail ou de congé.

Cela ne prouve rien en soi. C’est simplement un élément factuel qui peut inciter l’employeur à s’interroger — à condition d’agir avec prudence.

Des informations internes incohérentes (à manier avec précaution)

Il peut arriver que des collègues rapportent :

  • des activités visibles incompatibles (sport intensif, travaux, déménagement…),
  • une présence publique inhabituelle,
  • ou des déplacements récurrents éloignés du domicile.

Ces éléments doivent être traités avec extrême neutralité et prudence. L’employeur ne peut ni espionner lui-même, ni interroger agressivement les salariés.

Ces signaux ne sont pas des preuves : ce sont au mieux des indications.

Une activité sur les réseaux sociaux contraire aux restrictions du médecin

Les réseaux sociaux peuvent parfois révéler des comportements inattendus :

  • voyages lointains,
  • travaux importants,
  • participation à des compétitions sportives…

Là encore, ce n’est pas une preuve recevable en soi, mais cela peut justifier l’idée qu’un contrôle soit utile.

Et surtout : toute collecte doit rester dans le domaine public, jamais en cherchant à contourner des paramètres privés.

Des incohérences administratives ou médicales

Exemples :

  • prolongations répétées sans justification apparente,
  • arrêts successifs juste avant un retour au travail,
  • incompatibilité entre les activités connues et les limitations posées par le médecin.

Ces incohérences ne suffisent pas pour parler de fraude, mais elles peuvent motiver un contrôle médical ou une vérification extérieure proportionnée.

Le principe essentiel : la proportionnalité des vérifications

Avant toute démarche, l’employeur doit s’interroger sur la nécessité, l’utilité, et la mesurabilité des vérifications :

  • L’intervention doit être circonscrite dans le temps
  • La surveillance doit rester limitée et non intrusive
  • Les vérifications doivent être objectives, jamais orientées
  • Elles ne doivent pas conduire à violer la vie privée du salarié

La jurisprudence est constante en la matière : une surveillance brève, ciblée, menée dans les lieux publics, est admise dès lors qu’elle répond à un doute raisonnable. Mais à l’inverse, une surveillance excessive ou généralisée serait rejetée par les juges.

Et rappel fondamental : le juge est souverain en matière d’acceptation de la preuve

Les éléments factuels ne valent rien sans ce principe majeur :  c’est toujours le juge qui apprécie la pertinence, la loyauté et la proportionnalité des preuves.

Un dossier solide, c’est un dossier où chaque vérification est justifiée, mesurée et respectueuse. C’est ce qui fonde toute la pratique professionnelle, et ce qui fait la différence entre une enquête recevable… et un dossier rejeté.

Les démarches légales pour l’employeur

Lorsqu’un employeur suspecte un abus d’arrêt maladie, il ne peut pas agir de manière instinctive ou intrusive. La loi encadre strictement les vérifications possibles, afin de protéger à la fois la santé du salarié et le respect de sa vie privée.

Comprendre ces démarches est essentiel : agir dans le cadre légal, c’est garantir que toute preuve éventuellement recueillie puisse être utilisée ensuite, sans être contestée.

Le contrôle médical patronal

L’employeur peut, à sa propre initiative, mandater un médecin agréé pour vérifier la légitimité de l’arrêt.

Quelques points clés :

  • Le salarié doit être informé de la venue du médecin, sauf cas particuliers.
  • Le médecin vérifie la compatibilité de l’état de santé avec l’arrêt, mais ne transmet aucune information médicale à l’employeur.
  • Le médecin conclut uniquement sur la capacité ou non à reprendre le travail.
  • En cas de doute, il peut recommander une contre-visite ou alerter la CPAM.

Ce contrôle est une première étape, moins intrusive que toute surveillance.

Le contrôle par la CPAM

La Caisse Primaire d’Assurance Maladie peut également réaliser un contrôle à la demande :

  • Vérification du respect des heures de présence obligatoires.
  • Cohérence entre l’activité observée (sport, déplacement, travail parallèle) et l’état de santé déclaré.
  • Suspension éventuelle des indemnités journalières si un abus est avéré.

La CPAM agit comme tiers indépendant, ce qui renforce la solidité de toute décision ultérieure.

Les limites : ce que l’employeur ne peut absolument pas faire

La loi est claire : l’employeur ne peut pas effectuer lui-même une surveillance ou une filature.

Il ne peut pas :

  • Suivre un salarié en voiture ou à pied,
  • Effectuer des recherches intrusives dans sa vie privée,
  • Se rendre à son domicile,
  • Observer des lieux privés sans autorisation.

Toute initiative personnelle de ce type rendrait les preuves irrecevables et pourrait même exposer l’employeur à des sanctions.

Quand les démarches classiques ne suffisent pas

Il arrive que les incohérences persistent malgré les contrôles médicaux. Dans ce cas, et pour protéger ses intérêts tout en respectant la loi, l’employeur peut faire appel à un enquêteur privé (le détective privé en jargon plus courant).

Mais là encore, deux principes fondamentaux doivent être respectés :

Proportionnalité

Les vérifications doivent être adaptées à l’objectif recherché.

Ce fait est répété régulièrement aux clients, certaines sociétés disposent de moyens financiers quasi illimités et pourraient mettre en place des surveillances sur des mois complets, 24 heures sur 24.

Techniquement pour l’agence de détective, c’est possible, mais incompatible légalement !

On ne surveille pas un salarié de manière continue pendant plusieurs jours sans raison : on observe uniquement ce qui est nécessaire pour confirmer ou infirmer une information précise.

Respect de la vie privée

La surveillance ne doit jamais porter sur :

  • l’intérieur d’un domicile ou d’un lieu privé (nous ne plaçons pas de caméra ou micro espion),
  • les habitudes personnelles de nature intime (les passages au bois de Boulogne en pleine journée ne doivent pas apparaître dans un rapport au prud’homme) !
  • les relations familiales.

Une surveillance ciblée, brève, réalisée dans des lieux publics, est légale à condition qu’elle soit proportionnée au but recherché.

Le juge reste souverain

Même si l’employeur réalise par l’intermédiaire du détective une enquête dans les règles, c’est toujours le juge qui apprécie la valeur probante de la preuve.

Il évalue :

  • Le respect des droits fondamentaux,
  • Le caractère proportionné de la surveillance,
  • L’existence d’un motif légitime,
  • Et l’absence d’atteinte à la dignité.

C’est cette souveraineté du juge qui structure toute la logique de prudence, de neutralité et de méthode des enquêtes privées. C’est cette souplesse essentielle qui permet de protéger à la fois les salariés et les employeurs, ce qui donne le caractère essentiel d’un sentiment de justice.

Nombreux sont les chefs d’entreprise qui agissent avec une mentalité saine et responsable. Leur priorité est simple : protéger leur structure et préserver le bien-être de leurs salariés. Pour eux, un arrêt maladie abusif ne représente pas seulement une absence injustifiée : il désorganise toute l’entreprise, crée des tensions et de la fatigue chez les collaborateurs qui doivent compenser, génère des difficultés financières lorsqu’il faut envisager un remplacement, et alimente enfin des fraudes sociales qui aggravent les dettes déjà lourdes supportées par la collectivité.

Agir, c’est avant tout se protéger : protéger son entreprise, ses équipes, et plus largement l’équilibre économique auquel chacun contribue.

Le rôle du détective privé dans la gestion des arrêts maladie abusifs

Lorsqu’un employeur soupçonne un arrêt maladie abusif, il se retrouve souvent dans une situation délicate : il doit protéger l’entreprise, ses équipes, et son organisation, sans jamais porter d’accusation hâtive ni violer les droits du salarié. C’est précisément dans cet espace étroit, où la prudence juridique est essentielle, que l’intervention d’un enquêteur privé agréé prend tout son sens.

Un rôle reconnu par la loi et admis par les tribunaux

La jurisprudence est constante : les rapports d’un détective privé sont recevables devant les juridictions, tant que les investigations sont menées légalement, sans stratagème, sans intrusion, et dans un cadre strictement proportionné aux soupçons initiaux.

Le juge reste entièrement souverain dans l’appréciation des preuves :

  • il écartera toute surveillance excessive, intrusive ou injustifiée,
  • mais il retiendra volontiers une observation sobre, mesurée, et en lien direct avec le doute déclaré.

Une mission fondée sur la neutralité

Le détective n’est ni l’avocat de l’employeur, ni l’accusateur du salarié.

Son rôle consiste à documenter objectivement des faits observables :

  • déplacements,
  • activités physiques manifestement incompatibles avec l’arrêt,
  • exercice d’une activité professionnelle parallèle,
  • incohérences entre l’état déclaré et le comportement constaté.

Chaque élément observé est noté sans interprétation, dans un cadre chronologique précis. Cette objectivité est la raison pour laquelle les juges accordent autant d’importance aux rapports des enquêteurs agréés : ils ne contiennent pas d’opinions, uniquement des faits.

La proportionnalité comme principe central

C’est un aspect essentiel de ta pratique, et trop souvent ignoré par les employeurs. Pour qu’une surveillance soit licite, elle doit être :

Proportionnée

  • L’enquête doit être limitée dans le temps et dans l’espace.
  • On ne surveille pas “au cas où”.
  • On surveille pour vérifier un doute précis, circonscrit.

Mesurée

Aucune intrusion dans la vie privée :

  • pas d’images à l’intérieur d’un domicile,
  • pas d’enregistrement clandestin de conversations,
  • pas de moyens disproportionnés au regard de l’enjeu.

Pertinente

Les observations doivent être directement liées au motif initial du doute. Si le salarié est en arrêt pour lombalgie et qu’il réalise des travaux physiques lourds, l’information est pertinente. S’il va acheter du pain, elle ne l’est pas.

Cette exigence protège tout le monde :

  • le salarié, contre les excès,
  • l’employeur, contre l’annulation de la preuve,
  • et l’enquêteur, qui travaille dans un cadre légal clair.

Un processus maîtrisé pour des preuves recevables

Une enquête ne consiste jamais à “chercher la faute”. Elle consiste à vérifier si les faits correspondent à la situation déclarée. Concrètement, cela passe par :

  • des observations ponctuelles,
  • des surveillances limitées dans le temps,
  • une approche discrète et non intrusive,
  • la rédaction d’un rapport détaillé, daté, signé,
  • une transmission sécurisée au client.

Le rapport final ne tire aucune conclusion : il présente des faits, que les juridictions pourront ensuite analyser avec la distance nécessaire.

Études de cas anonymisées : comprendre, sans caricaturer

Pour mieux saisir la réalité des arrêts maladie abusifs, il est utile de présenter quelques situations rencontrées sur le terrain. Les faits sont anonymisés, et les exemples montrent une chose essentielle : il n’y a jamais deux dossiers identiques, et l’enquête n’a d’intérêt que lorsqu’elle est menée avec prudence, neutralité, et respect de chaque partie.

Cas n°1 — Arrêt maladie et activité sportive incompatible

Une entreprise contacte l’agence après plusieurs arrêts successifs d’un salarié pour douleurs lombaires aiguës. Le médecin contrôleur n’a pas pu se prononcer, faute d’éléments.

Observations discrètes et limitées dans le temps :

Sur deux demi-journées, le salarié est vu en train de participer à un entraînement sportif intensif (tennis), impliquant des gestes incompatibles avec la pathologie invoquée.

Résultat :

L’employeur a pu engager une procédure interne, avec prudence, en s’appuyant sur des éléments objectifs. Le salarié, finalement entendu, a reconnu que l’arrêt n’était « pas totalement justifié ».

L’affaire s’est terminée par une rupture négociée à l’amiable, sans conflit prolongé. Les deux parties se retrouvent gagnantes.

Cas n°2 — Arrêt maladie et travail parallèle non déclaré

Un artisan contacte l’agence : un salarié est absent depuis plusieurs semaines pour un trouble anxieux sévère l’empêchant de sortir de chez lui, mais plusieurs clients ont mentionné au chef d’entreprise l’avoir vu « travailler ailleurs » chez des particuliers.

Surveillance proportionnée :

Trois courtes séquences d’observation suffisent pour constater que le salarié effectue effectivement un travail au noir, même secteur, pendant les heures de travail habituelles.

Résultat :

Le rapport a été produit dans le cadre d’une procédure prud’homale. Le juge a rappelé deux principes fondamentaux :

  • un salarié en arrêt ne peut pas exercer une activité professionnelle parallèle, sauf exception médicale explicite ;
  • le juge reste souverain, et ne retient que les preuves recueillies légalement et sans atteinte à la vie privée.

Les constats ont été retenus. Le dossier s’est conclu sans appel.

Cas n°3 — Arrêt maladie et déplacements dissimulés

Une entreprise peine à joindre un salarié en arrêt longue durée. Les visites de contrôle échouent. L’adresse déclarée semble en réalité inoccupée.

Enquête mesurée :

Deux jours d’observations — pas plus — permettent d’établir que le salarié réside en pratique à plus de 300 km du domicile déclaré, sans en avoir informé ni l’employeur, ni la Sécurité sociale.

Importance de la proportionnalité :

La surveillance se limite strictement aux déplacements visibles depuis l’espace public ; aucune intrusion, aucun suivi excessif.

Résultat :

L’employeur a pu signaler la situation à la CPAM, qui a ensuite bloqué les indemnités. Le juge, saisi plus tard, a validé la démarche au regard du caractère proportionné des vérifications

Ce que ces trois exemples montrent

  • L’enquête privée n’est pas un outil de suspicion générale, mais une réponse mesurée à des incohérences précises.
  • Les observations doivent être limitées, nécessaires, et strictement ciblées.
  • Le juge reste le garant : il apprécie souverainement la licéité, la mesure et la pertinence des preuves.
  • Dans la majorité des dossiers, une enquête bien menée permet d’apaiser un conflit, plutôt que de l’amplifier.

Comment se déroule une enquête sur un arrêt maladie abusif

L’enquête sur un arrêt maladie présumé abusif obéit à un cadre strict, à la fois juridique et méthodologique. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit jamais de « guetter » ou d’« espionner », mais d’observer de façon proportionnée, mesurée et légitime, afin de vérifier la réalité d’une situation qui porte potentiellement préjudice à une entreprise.

Voici comment une enquête se déroule concrètement.

La prise d’informations et l’analyse de la demande

Avant toute intervention, la première étape consiste à recueillir les éléments fournis par l’employeur :

  • date exacte de l’arrêt maladie,
  • contexte de l’entreprise,
  • éventuels éléments matériels ou témoins internes,
  • fonctions du salarié,
  • localisation du domicile et habitudes connues (horaires, zones d’activités publiques, etc.).

Cette phase est essentielle : elle permet de vérifier la légitimité de la demande et d’éviter tout risque de disproportion. À ce stade, l’objectif n’est pas de conclure un contrat avec un potentiel client, mais simplement de comprendre les besoins et attentes afin de vérifier si légitimement, l’enquête est justifiée.

L’étude juridique préalable

Avant de lancer la moindre observation, le détective doit s’assurer que :

  • la demande répond à un intérêt légitime,
  • les faits potentiels relèvent d’une atteinte objective aux intérêts de l’entreprise,
  • les surveillances envisagées respectent le principe de proportionnalité,
  • la vie privée du salarié est strictement préservée :
  • aucune intrusion dans un lieu privé,
  • aucune observation à travers des fenêtres ou zones non accessibles au public,
  • aucune collecte d’information hors du cadre autorisé.

Les vérifications ne sont licites que si elles sont limitées dans le temps, ciblées, et cohérentes avec l’objectif poursuivi.

Au-delà, la preuve devient irrecevable. La mise en place des surveillances est le seul moyen d’obtenir de l’information fiable.

La mise en place des surveillances

Les surveillances sont planifiées en fonction de la situation :

  • horaires raisonnables,
  • observations dans des lieux publics uniquement,
  • durée limitée,
  • interventions espacées si nécessaire,
  • aucune pression, aucune approche, aucune interaction.

Ce qui compte, ce sont les activités incompatibles, pas la vie personnelle du salarié.

L’enquête doit rester neutre, silencieuse, transparente, et respecter ce que les tribunaux appellent « le juste équilibre » entre le droit de contrôle de l’employeur et le droit à la vie privée du salarié.

La consignation des faits observés

Chaque observation est inscrite :

  • précisément,
  • chronologiquement,
  • sans interprétation,
  • sans jugement,
  • sans extrapolation.

Le rapport final ne contient que des faits objectivement constatés : gestes, déplacements, activités, interactions publiques.

Aucun commentaire subjectif, aucun ressenti. C’est ce qui garantit sa recevabilité.

La rédaction du rapport d’enquête

Le rapport d’enquête est un document structuré, clair et juridiquement exploitable.

Il comprend généralement :

  • le cadre de la mission bien définit dès le départ,
  • le rappel du principe de proportionnalité de l’intervention,
  • les dates et horaires de surveillance (en général des heures de bureaux),
  • les constatations factuelles,
  • les éventuels supports (photos prises dans des lieux publics uniquement),
  • un résumé neutre.

Ce document est remis uniquement au client, jamais diffusé ou stocké ailleurs que dans le cadre du mandat de mission.

L’accompagnement lors d’un éventuel contentieux

En cas de procédure prud’homale, le juge :

  • contrôle d’abord la proportionnalité de la surveillance,
  • vérifie l’absence d’atteinte à la vie privée,
  • puis apprécie librement la valeur de la preuve.

Le juge est souverain pour accepter la preuve.

C’est pourquoi tout, dans l’enquête, doit être conçu pour respecter ce principe.

Une enquête bien faite n’est pas une intrusion : c’est une recherche mesurée, fondée sur la nécessité et la discrétion. Par exemple, une intervention récente (en 2025) pour une société qui avait des soucis avec un salarié qui pose des arrêts de puis de longs mois au dernier moment. Celui-ci était en parallèle chauffeur UBER et utilisait l’identité de son frère pour travailler ! En général les fraudes sont multiples.

Une démarche qui protège les deux parties

Bien menée, l’enquête :

  • protège l’employeur contre une fraude,
  • protège le salarié contre une accusation injustifiée,
  • protège la procédure grâce à la neutralité du détective.

C’est ce qui fait la force de ce métier d’enquêteur : observer sans juger, constater sans dériver, éclairer sans interférer.

Pourquoi faire appel à notre agence ?

Dans les dossiers d’arrêts maladie abusifs, l’enjeu n’est pas seulement de confirmer ou d’infirmer une suspicion. L’enjeu est d’apporter au juge une information loyale, obtenue légalement, sans jamais porter atteinte à la vie privée du salarié. C’est précisément ce qui distingue une enquête professionnelle d’une initiative maladroite de l’employeur.

Voici ce qui caractérise l’approche AFIP Détectives :

Une expertise dans les situations sensibles

Les affaires d’arrêts maladie abusifs sont souvent chargées d’émotion, de tensions internes ou de risques juridiques importants. Ton agence intervient avec sang-froid, recul et méthode, pour éviter toute dérive ou interprétation hâtive.

Une maîtrise rigoureuse du cadre légal

Chaque surveillance est décidée au cas par cas, en tenant compte :

  • du principe de proportionnalité,
  • de la nécessité objective de la vérification,
  • de l’absence d’intrusion dans la vie privée,
  • des limites définies par la jurisprudence.

L’objectif est simple : une preuve recevable, sans jamais franchir la ligne rouge.

Une neutralité totale

Un détective ne juge pas, ne suppose pas, n’interprète pas : il observe, documente, vérifie.

Cette neutralité est essentielle, car elle garantit la crédibilité de l’enquête… et protège aussi bien l’employeur que le salarié contre les abus ou les accusations injustifiées.

Une discrétion absolue

Les filatures sont menées :

  • sans perturbation,
  • sans interaction,
  • sans pression,
  • et dans des durées raisonnables, proportionnées à l’objectif.

Cette sobriété est indispensable pour respecter la vie privée du salarié et éviter tout risque d’atteinte injustifiée.

Des rapports précis, structurés, adaptés à la justice

Chaque rapport est rédigé avec le même souci :

  • chronologie claire,
  • faits observés,
  • absence totale d’interprétation,
  • éléments utiles pour un éventuel contentieux prud’homal.

Un accompagnement humain et mesuré

Un dossier d’arrêt maladie abusif ne doit jamais devenir une “chasse à la faute”. L’ approche est au contraire :

  • mesurée,
  • respectueuse,
  • fondée uniquement sur les faits.
afip-detective

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